Publié le 14 décembre 2011, dans Actualité culturelle et festive, Reportages
De drôles d’objets pour une belle histoire de phare
Ces phares qui, pendant des siècles ont montré, par leurs éclats, la terre aux marins, montrent désormais la mer aux terriens.
Un changement radical de fonction que Bernard Rubinstein, journaliste, régatier, essayiste mais aussi et peut-être surtout collectionneur a détecté, surveillé, analysé et voulu à sa manière figer dans le temps.
Sa formule, au-delà des simples reportages, comme celui décisif pour ce diplômé de chimie de 1976 en mer d’Iroise, a vite consisté en une accumulation des objets plus kitsch les uns que les autres qui symbolisent les vigies de la mer.
Rubi, comme on le surnomme depuis 40 ans chez les voileux, avec son coté minutieux et déterminé
s’est pris de passion pour ces petites figurines au point de partir chiner dès potron-minet, comme un
bon navigant se lève aux aurores avant une régate, histoire de voir les derniers « Eclats de phares »
(1). Dans son dernier ouvrage, bel hommage aux sentinelles de la mer, il nous fait partager son
attachement à ces lumières qui veillent sur les navigations nocturnes mieux encore que les étoiles.
Décriptant leur histoire avec professionnalisme, il nous en parle avec attachement, celui d’un homme
de mer, heureux de ces rencontres rassurantes que la navigation de nuit procure.
Mais entre deux reportages ou rendez-vous marins , l’homme furète, dans les brocantes, les boutiques poussiéreuses ou les antiquaires de province pour dénicher le heurtoir de porte en bronze dont raffole les Britanniques ou des réservoirs, boites à mèches et autres brûleurs, rescapés d’une époques où les phares étaient des dieux protecteurs. Rubi salue à sa manière la grande époque des établissements BBT, Sautter, Francis Barbier et autre Stevenson ( pas Robert Louis l’écrivain mais sesancêtres).
L’auteur immerge aussi le lecteur dans l’atmosphère aventureuse, désormais reléguée au chapitre de l’histoire, de la relève des gardiens de phare. Non sans une certaine nostalgie.
Du « phare des rois, le roi des phares » Cordouan bien-sûr au phare de Ré, du phare du bout du monde à celui des paquets de LU ou du Bon sel, notre talentueux confrère balaye, avec bonheur, à travers cette multitude d’objets charmants, le sujet séculaire des phares comme l’éclat de leur lanterne s’étale sur l’étendue infinie de la mer.
Patricia-M. Colmant pour seableue
(1) Eclats de phares, de Bernard Rubistein, photos de Jean-Marie Liot aux éditions Glénat.
Les autres articles du reportage
- Guide des poissons marins de Patrick Louisy, 3 May 2022
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