Publié le 14 juin 2015, dans Actualités, Course et glisse
Départ 3éme étape de la Solitaire du Figaro
Thierry Chabagny : « pas le temps de gamberger ! »
Arrivé dans la nuit de vendredi à Concarneau, en ayant bien limité la note de cette deuxième étape défavorable pour lui, Thierry Chabagny se remet immédiatement dans le match de l’étape 3.
Celle-ci part dimanche à 16h vers Torbay (Angleterre) et son parcours a été modifié en raison des vents faibles attendus en Manche. Les marins de La Solitaire feront 400 milles au lieu des 600 prévus et ils n’iront pas virer le Fastnet mais le phare de Wolf Rock. L’étape n’en sera pas moins difficile…
Quelques questions à Thierry à son arrivée
Tu te retrouves 8e au général à 1h16 du nouveau leader Yann Eliès. La casse est limitée…
« Pendant les 24 dernières heures de cette deuxième étape, il a vraiment fallu que je me batte, car je naviguais avec une grosse épée de Damoclès au-dessus de la tête, en me demandant si j’allais perdre deux, trois ou quatre heures sur les premiers de l’option Ouest. Au final ça fait une heure et demie, c’est effectivement limité même si j’avais évidemment rêvé mieux ! Heureusement que j’étais parmi les bateaux qui avaient fait un mini-break sur la première étape, ça permet de continuer à pouvoir espérer. »
Tu restes dans le groupe des 8 marins qui peuvent encore espérer un très bon résultat au classement général de cette Solitaire…
« Oui, nous ne sommes qu’à la moitié de la course et il peut se passer encore beaucoup de choses sur les deux étapes qui restent. A commencer par la troisième qui part dès demain à 16h. L’inconvénient d’avoir aussi peu de temps d’escale – surtout chez moi, à la maison avec mes enfants – c’est que c‘est ultra rapide et pas facile de recharger vraiment les batteries du bonhomme. L’avantage c’est qu’on va très vite oublier cette deuxième étape. C’est déjà du passé, je suis déjà dans la météo, les routages et la navigation de la troisième manche. Pas le temps de gamberger ! »
Le parcours est modifié : vous n’allez plus au phare irlandais du Fastnet mais à celui de Wolf Rock, en Angleterre. L’étape fait 400 milles de long au lieu des 600 qui étaient prévus à l’origine. Qu’est-ce que cela change pour toi ?
« Honnêtement c’est plus court mais ça n’en est pas moins difficile et donc ça ne change pas grand-chose : ça reste un parcours de 400 milles avec des cailloux, du courant avec un coefficient de marée de 90, et une dorsale et ses vents faibles qui est en train de se poser dans la Manche ; ça va pousser fort dans tous les endroits où il y a du courant et on peut avoir de grosses surprises. On peut très bien devoir mettre le mouillage (jeter l’ancre) pour ne pas reculer dans certaines circonstances par exemple… Ça va être complet et copieux ! »
On s’attend donc à une étape courue dans des vents faibles ?
« Sur le départ, dans une vieille dépression en train de mourir nous aurons un peu de vent de nord-est, pas forcément fort, peut-être 15 nœuds. Mais le problème c’est la Manche : quand nous serons en Angleterre, la dorsale va nous passer dessus et on risque de se prendre une zone de molle (vents faibles voire inexistants). Le tout dans une étape où on fait quasiment 400 milles de parcours côtier en allant jouer dans les cailloux et avec les pointes… il faudra bien préparer le mouillage au cas où. Ce sera surtout une course de vitesse, il faudra surveiller les algues qui se prennent dans les safrans, tenter de dormir au bon moment pour être lucide au maximum. Une vraie étape de Figaristes bretons ! Et même si les différents segments de parcours sont relativement courts, il peut y avoir des phénomènes de passages à niveau : quand certains bateaux réussissent à passer avec une marée et que les autres se font arrêter. Il peut y avoir de gros écarts dans ces cas-là, il faudra donc être très vigilant et si possible faire un bon départ et naviguer devant pour ne pas courir ce risque. On ne va pas arriver très frais en Angleterre, les fish and chips vont se mériter…»
Tu as déjà retrouvé le moral, après cette désillusion de la deuxième étape ?
« C’est forcément moyen pour la confiance, même si je n’ai fait qu’une seule erreur qui coûte un peu cher, mais il faut regarder devant. J’ai grillé mon joker mais la course est loin d’être terminée et je reste dans le match, c’est l’essentiel. A moi de jouer, de bien naviguer et de tenter de faire de nouveau plaisir aux supporters de Gedimat, que je remercie d’ailleurs encore au passage pour tous leurs encouragements. Nous avons déjà vécu de belles choses ensemble sur cette Solitaire avec la victoire à Sanxenxo. Maintenant il faut repartir et tout s’enchaine très vite : remise des prix et plusieurs briefings ce soir, au lit de bonne heure à la maison et retour au ponton de Concarneau dès demain matin pour départ à 16h…»