Publié le 1 novembre 2011, dans Coureurs au large (cliquer ici pour tous les sujets), Reportages
Appréhender à deux la première nuit et se remettre très vite dans un rythme de transat
A la table à cartes de Groupe Bel, on cogite ! Kito de Pavant, Yann Régniau et Gwen Gbick, directeur sportif, font tourner les routages… 25, 35 nœuds de Sud-Est, on anticipe déjà le choix des voiles, on identifie les moments clés, on rentre dans la course.
La difficulté : appréhender à deux la première nuit et se remettre très vite dans un rythme de transat. Bon nombre de décisions seront déterminantes et la lucidité de mise.
Kito fait le point à 24H du départ de sa 6e Transat Jacques Vabre qui sera lancé mercredi à 15h00.
« Effectivement, les fichiers nous réservent un départ assez compliqué d’entrée de jeu mais il faut bien partir !« Il y a toujours cette grosse dépression qui sévit sur l’Atlantique et se rapproche de notre zone, il va falloir être prudents !
L’objectif est de préserver le matériel la première nuit, et de mettre le curseur au bon niveau pour gérer la vitesse. Il faudra jouer avec le courant, anticiper le passage des DST (Dispositif de séparation du trafic des cargos). Enfin, il ne faut pas se faire « embarquer » par les concurrents qui poussent derrière, c’est toujours le risque en course. Nous avons l’avantage de connaître extrêmement bien le bateau, nous connaissons ses limites et les nôtres. Quoi qu’il arrive, je ne pense pas que la première nuit soit déterminante pour le classement. »
Plus que la force du vent, ce pourrait être la mer qui joue les trouble-fêtes?
« Les fichiers nous donnent, 20-25 nœuds de Sud-Est avec des rafales à 30-35 nœuds, c’est de saison ! Mais sur la première partie du parcours, le poids de la mer va être très important dans notre faculté à aller plus ou moins vite. Il faudra concilier avec la hauteur (plus de 10 mètres par endroit) et la direction des vagues. Un terrain de jeu très formé et croisé avec la houle du vent de Sud-Est, une houle d’Ouest et enfin une houle assez forte de Sud-Ouest. »
« Aujourd’hui, sur le court terme et sur le papier, on va tous dans le Sud et tous au soleil car les conditions permettent de descendre très vite mais on voit bien que dans une semaine cela se complique un peu.
Rester lucide la première semaine est très important car nous allons devoir faire des choix assez radicaux dont on ne connaîtra pas la véracité tout de suite.
Par rapport à dimanche, il y a vraiment des routes différentes, les stratégies des uns et des autres vont être très intéressantes.
Pour le moment, il n’y a pas d’alizés et un anticyclone très à l’Ouest positionné sur les Bermudes pourrait décider de la route à suivre sur la deuxième partie du parcours. Il faudra être dans son Sud-Est avant que cela ne se referme. Un passage clé très important à gérer même si pour le moment il n’apparaît que progressivement sur les fichiers. »
Après un dernier briefing météo avec toute l’équipe, Groupe Bel quittera le bassin Paul Vatine peu avant 13h00. Le coup de canon sera donné à 15h00 devant Le Havre et la flotte ira virer ensuite la bouée du Général Metzinger située à 4 milles de la ligne avant de mettre le cap, pour de bon cette fois-ci, vers le Costa-Rica à quelques 4730 milles de l’automne Haut-normand.
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