Publié le 6 avril 2012, dans A la Une, Actualités, Course et glisse
Après son démâtage Groupama 4 sera réparé et espère la troisième place à Itajaï
C’est à 6h55 (heure française) que Franck Cammas et son équipage ont amarré Groupama 4 ce matin dans le port de Punta del Este soit douze heures après leur démâtage survenu le mercredi 4 avril à 17h02 à soixante milles au large des côtes uruguayennes.
Franck Cammas revenait sur les circonstances du démâtage, sur les options possibles pour reprendre la course vers Itajaï et sur ses ambitions dans la Volvo Ocean Race.
« Nous sommes arrivés à Punta del Este vers 4h TU ce matin sous un gros orage et avec beaucoup de vent, jusqu’à 40 nœuds. Nous étions au moteur, ce qui est autorisé depuis que nous avons suspendu notre course.
Nous avons été accueillis par les membres du Yacht Club de Punta del Este qui ont ouvert le club pour nous. Nous-nous sommes restaurés et avons dormi quelques heures.
Nous sommes en attente d’une grue. Groupama 4 est à quai, le mât en deux morceaux.
On attend de voir ce qu’on va faire, quelle configuration de gréement et de voilure choisir pour rallier Itajaï. »
Les circonstances du démâtage :
« Au moment du démâtage, il n’y avait rien de particulier en terme de mer. Le mât n’est même pas tombé dans un choc. On avait eu jusqu’à 32 nœuds de vent plus tôt dans la journée. Le vent mollissait. Nous avions renvoyé un ris deux heures auparavant.
Je n’ai pas vu ce qui a cassé en premier. Le mât est tombé sur l’angle arrière du bateau, pas à l’extérieur.
Nous étions à 60 milles de la terre. On a mis pas mal de temps à récupérer les morceaux et à limiter les impacts. On a du couper la grand voile en deux parties afin d’en récupérer la partie haute.
Brad s’est coupé au bras en montant sur le bout de mât encore à poste.
Quatre à cinq heures après le démâtage, nous nous sommes rapidement remis en route car un fort vent de Nord rentrait et on voulait être proche des côtes pour se protéger de la mer. »
Les différentes options possibles ……
« Notre objectif, c’est de finir classé en troisième position à Itajaï et donc de repartir vite en mer car la météo est favorable les trois prochains jours et moins après. Il faut consolider le gréement de fortune, être certain qu’il tienne.
Brad Marsh a un gros pansement à la main. Il faut faire attention que ca ne s’infecte pas et on ne sait pas encore s’il repartira avec nous.
Le bateau est endommagé à l’arrière. Rien de très grave. Avec un petit pansement, on pourra très bien naviguer jusqu’à Itajaï. Quelques chandeliers sont pliés mais rien de grave, mis à part le mât !
Sous gréement de fortune, tel qu’il est aujourd’hui, on peut tenir au mieux une moyenne de huit nœuds avec du vent portant. Si c’est du vent de face, on peut ne pas avancer du tout. Il faudra peut être rejoindre Itajaï en plusieurs étapes. »
« Il y a beaucoup de casse sur cette étape. Dans la tempête, il fallait trouver l’équilibre entre la lenteur par rapport à la course et la vitesse par rapport à la mer. C’était la première fois depuis le départ d’Alicante que la prévention était majeure et ce n’est jamais facile de trouver cet équilibre. Les bateaux ne sont pas moins costauds qu’avant, au contraire. Mais à certains moments, la structure ne peut pas répondre à la nature et aux vagues qui étaient monstrueuses. On est toujours à la limite mais nous ne l’avons jamais dépassé pour notre part. »
« Nous sommes très tristes. C’était une étape fabuleuse, avec pleins de rebondissements, que l’on pouvait remporter. »
Ce coup du sort remet en cause nos ambitions par rapport à nos espoirs de classement sur cette étape »
A 18 heures FR ce jeudi, six membres de l’équipe à terre de Groupama sailing team sont à pied d’œuvre à Punta del Este. La solution technique privilégiée consiste à gréer le morceau de mât le plus long afin de rejoindre Itajaï à bord d’un Groupama 4 manœuvrant et capable de progresser, même à petite vitesse, dans des vents de face.
Quatre autres membres de l’équipe technique, dont deux maitres voilier, sont en route vers Punta del Este pour participer à la mise en place de ce nouveau gréement de fortune.
Groupama 4 ne quittera pas Punta del Este avant demain, vendredi.