Cette « sargasse » qui agace !!! qui est-elle ? d’où vient elle ?

Pour Fey Magazine, magazine publié à la Martinique et qui est aussi sur le net,  Barbara Jean-Elie s’est penchée sur cette algue …et nous apporte quelques explications à découvrir ci-dessous …

sargasse - plage des Salines - Photo A.Cassim
En 2011, les côtes martiniquaises avaient déjà été prises d’assaut par les algues. Une mobilisation sans précédent s’en était suivie. Appel au RSMA, une centaine de jeunes mobilisés, des riverains solidaires et réactifs.L’épisode avait duré quelques semaines au terme desquelles 200 tonnes d’algues avaient été collectées.

Que s’est-il passé entre 2011 et 2014 ?

Pourquoi l’invasion de cette année a-t-elle été encore plus problématique que celle de 2011 ? S’il est vrai que l’ampleur de l’invasion de 2014 a été plus importante que la précédente, nous aurions pu être moins surpris 3 ans après. Mais il n’en a rien été.

En 2014 il a fallu agir dans l’urgence. Des engins de collecte ont été dépêchés sur le littoral, posant des problèmes réels qui ont été mis en avant : dégradation du littoral, et du milieu de reproduction de certaines espèces animales telles les tortues marines.

L’IDEX, la société qui exploite le CVO, le Centre de Valorisation Organique a reçu moins de 100 tonnes d’algues, alors qu’elle en accueillait 50 tonnes par semaine en 2011. Les conditions de réception des algues n’étaient pas toujours réunies : trop chargées en sable ou en eau de mer, elles devenaient impossibles à mécaniser et de toute façon elles auraient inhibé la méthanisation.

Et maintenant  ?

La mer des Sargasses est un continent maritime de 3,5 millions de km2 coincé entre le Gulf Stream, le courant de l’Atlan-tique Nord, le courant des Canaries et le Courant équatorial de l’Atlantique Nord. Mais les sargasses échouées depuis mai 2014 sur les côtes de l’arc antillais proviendraient, selon les observations d’une équipe canadienne, de l’Atlantique ouest, au large du Brésil et de la Guyane.
De temps à autre, des brèches s’ouvrent qui laissent passer les sargasses à la faveur de conditions météorologiques particulières.
Les amas de « sargussum fluitans » sont des radeaux pour les tortues marines, riches en variétés de poissons, de crabes, de crevettes, et nourriciers des oiseaux. De véritables arches de Noé qui posent problème quand elles échouent sur les terres.
Leur décomposition libère du sulfure d’hydrogène désagréable et irritant pour les populations sensibles.

Comment peut-on se préparer à la prochaine invasion sans avoir peur de se laisser déborder ?
Les sargasses ne peuvent-elles pas se révéler une richesse pour notre île à condition d’être récoltées, traitées dans les bonnes conditions ?
Ne peuvent-elles pas être interceptées avant d’atteindre les plages et le littoral, piégées par des filins au large des côtes ou par d’autres moyens ?

Au cours de l’épisode de 2014 de nombreuses réunions se sont tenues avec les acteurs impliqués. Trois groupes de travail se sont mis en place, sur la valorisation agricole des algues, sur les transformations des sargasses et enfin sur la possibilité d’intercepter les algues avant leur échouage.

On attend leurs conclusions. Des maires aux services de l’Etat, le prochain épisode sera un test pour les pouvoirs publics.

Barbara Jean-Elie
Fey 24/ Spécial -Fête de la science-

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