Publié le 9 novembre 2012, dans Actualités, Course et glisse
Conditions maniables pour le départ du Vendée Globe, les marins sont à « donf » sur leurs fichiers météo
Le grand jour arrive. Ce samedi à 13h02,les 20 skippers vont s’élancer à l’assaut du tour du monde.
La météo du départ est plutôt bonne , mais un premier écueil devrait survenir dès le cap Finisterre avec la négociation d’une dorsale anticyclonique, donc des vents faibles.
Marc Guillemot, le skipper de Safran étudie cela de près avec un autre grand skipper avisé Pascal Bidégorry (hors course).
Si le routage est interdit pendant la course, préparer la météo du départ en croisant les avis est autorisé… voire fortement conseillé.
C’est ce que fait Marc Guillemot avec Pascal Bidégorry. Depuis quelques jours, les deux marins réactualisent sans cesse leurs informations et l’interprétation de leurs cartes et fichiers de vent. Dans les entrailles de Safran, ils confrontent leurs points de vue. A quoi doit-on s’attendre demain alors ?
15 nœuds de vent au près
« Les navigateurs dorment mieux qu’il y a quatre jours » plaisante Pascal Bidégorry en guise d’introduction, « Car en début de semaine nous pouvions craindre une grosse tempête sur le départ. Mais finalement, la dépression est bien moins creuse et plus nord que prévu. Autrement dit, les conditions ne seront pas dantesques. A première vue, il n’y a pas de gros risque de casse, comme en 2008. » Avec le passage d’un front, « Les bateaux seront au près tribord amures, dans un vent d’une quinzaine de nœuds. Ils pourront vite dégolfer (quitter le golfe de Gascogne, ndlr) au reaching, voire au vent de travers en approche du cap Finisterre ».
Premier choix stratégique au cap Finisterre
Mais c’est là, à la pointe nord-ouest de l’Espagne, que « Comme d’habitude il y aura un virage à négocier, cette fois à l’approche d’une dorsale ». Pour traverser cette zone de vents faibles, les navigateurs auront deux choix : ou bien insister vers l’ouest à la recherche des alizés, ou bien – a contrario – tenter de glisser le long des côtes du Portugal. Potentiellement, il peut donc y avoir une « séparation de trafic » entre ces deux options entre dimanche soir et lundi matin. « Mais prudence , précise Pascal Bidégorry, les différents modèles météo ne sont pas encore tout à fait concordants. Notre travail avec Marc est d’imaginer les schémas possibles, mais ce sera à lui d’affiner sur l’eau ».
Marc confirme : « C’est très intéressant de travailler avec Pascal sur les différentes routes en fonction de sources d’information météo différentes, à savoir les fichiers américains et européens. Ceux-ci sont assez convergents jusqu’au cap Finisterre, mais ensuite il y a des variantes. Je sais aussi qu’il faudra être attentif aux petites variations de vent. Il me faudra encore faire très attention à tout le trafic maritime que nous allons rencontrer sur ce début de course. »
Nous n’en saurons pas plus (concurrence oblige – c’est normal) sur le premier choix stratégique à faire.
Veillée d’armes en famille
Reste qu’après trois semaines de nombreuses sollicitations médiatiques et techniques, Marc Guillemot a« fermer les écoutilles » ce vendredi après-midi.
Le grand départ autour du monde est pour demain, pour près de trois mois de mer en solitaire.
« Alors, pour la dernière soirée à terre, je veux me retrouver tranquillement en famille, téléphone portable coupé ».
Safran quittera le Ponton du Vendée Globe à 9h42 pour la mythique remontée du chenal, devant la très impressionnante foule des Sables d’Olonne.
A 12h54, la procédure (compte à rebours de 8 minutes) sera lancée.
A 13h02, retentira le coup de canon du top départ.
Deux heures plus tard, les derniers bateaux suiveurs auront quitté la flotte et les marins seront seuls face à leur destin. Place à la course !
Communiqué de presse de Safran