Publié le 10 juin 2013, dans A la Une, Actualités, Ecologie, Pêche, Produits de la mer, Recherche/Océanographie
Dans le journal « Le Monde », BLOOM lance un appel à François Hollande
Retrouvez cet appel sur la pêche en eaux profondes que BLOOM adresse au Président de la République en pleine page du journal Le Monde daté du 9 juin.
Ce texte demande à François Hollande de soutenir la proposition actuellement discutée au Parlement européen qui consiste à améliorer le cadre existant pour la pêche en eaux profondes et à mettre fin à une méthode de pêche destructrice, non viable économiquement, et non durable écologiquement : le chalutage en eaux profondes.
Cet appel est signé par de nombreuses personnalités politiques de premier ordre et de tous partis (Robert Badinter, Michel Rocard, Hubert Védrine, Nathalie Kosciusko-Morizet, Anne Hidalgo, Jean-Louis Borloo, Chantal Jouanno, Marielle de Sarnez etc.), le texte demande
Le Conseil et le Parlement ont trouvé un accord sur la Politique Commune de la Pêche (31 mai 2013) et viennent d’entériner (6 juin 2013), après de longs atermoiements, le règlement reléguant enfin au passé la possibilité de découper les ailerons des requins à bord des navires.
Le Conseil et le Parlement ont trouvé un accord sur la Politique Commune de la Pêche (31 mai 2013) et viennent d’entériner (6 juin 2013), après de longs atermoiements, le règlement reléguant enfin au passé la possibilité de découper les ailerons des requins à bord des navires. L’actualité marine européenne va désormais porter sur le règlement encadrant la pêche profonde ainsi que sur le règlement fixant les modalités de l’instrument financier des pêches européennes.
Photo source IFREMER
LES ENJEUX DE LA PECHE EN EAUX PROFONDES
Le chalutage profond est apparu en France à la fin des années 1980 avec le soutien de la recherche publique (Audition au Parlement Européen) et sous pression des armateurs industriels à la pêche qui avaient épuisé les stocks de poissons facilement accessibles. En allant chercher plus loin, plus profond, des espèces de poissons vivant dans l’obscurité permanente et caractérisés par leur lenteur biologique la pêche n’a pas seulement engendré des impacts écologiques inacceptables, elle s’est également aculée économiquement en augmentant les charges d’exploitation, notamment les dépenses en gasoil, de façon non maîtrisée. BLOOM a montré que la dizaine de navires encore impliqués dans les pêches profondes au chalut de fond (essentiellement six navires d’Intermarché) étaient chroniquement déficitaires malgré les aides publiques importantes qu’ils touchaient.
Les responsables en question
Le récent classement de BLOOM des supermarchés montre par ailleurs qu’à l’exception d’Intermarché et Leclerc, la grande distribution prend au sérieux sa responsabilité environnementale et se détourne massivement des espèces profondes issues de pêches destructrices.
CHIFFRES-CLEF DE LA PECHE PROFONDE
•98,5% des captures d’espèces profondes sont réalisées par neuf navires, soit 0,1% de la flotte française.1
•Aucun de ces navires ne réalise l’intégralité de ses captures en eaux profondes. Celles-ci représentent entre 25 et 40 % des captures de chaque navire.
•La Scapêche (Intermarché) représente jusqu’à 85% du total des captures d’espèces profondes. Euronor 9%, Dhellemmes 4,5%.
•Les emplois directs de l’activité pêche profonde en France sont compris entre 44 et 112 marins (équivalent temps plein), soit 0,2 à 0,5% des marins français.
•De 2004 à 2011, la Scapêche (flotte Intermarché) a bénéficié de quatre types de subventions pour un montant total de 9,34 M € et d’une subvention au gasoil de 2,8 M €, remboursée en 2011.
•En dépit de près de 10 millions d’euros de subventions perçues entre 2002 et 2011 et 20 millions d’euros injectés par le groupe Intermarché, la Scapêche a accumulé plus de 19 millions d’euros de pertes courantes.
A propos de BLOOM www.bloomassociation.org
BLOOM est une association à but non lucratif fondée fin 2004 qui œuvre pour la conservation marine et la défense de la pêche durable à travers une démarche de sensibilisation et de médiation scientifique des problématiques environnementales, la production d’études indépendantes, ainsi que par la participation à des consultations publiques et des processus institutionnels. Ses actions s’adressent au grand public ainsi qu’aux décideurs politiques et acteurs économiques.
BLOOM est membre de la coalition « Deep Sea Conservation Coalition » qui regroupe plus de 70 ONG œuvrant pour la protection des océans profonds : http://www.savethehighseas.org
L’équipe de BLOOM