Départ demain samedi 19 septembre de la Mini Transat îles de Guadeloupe

Quand ils sortiront du dernier briefing précédant le départ, les coureurs n’auront plus qu’une grosse douzaine d’heures avant de franchir la porte écluse du Port Rhu et de basculer complètement en mode course.
Pour l’heure, les prévisions météorologiques promettent un menu complet : de la pétole, des choix de route stratégiques, du vent de travers et un final au vent arrière qui devrait propulser les Minis à vitesse soutenue vers les Canaries.
Pour suivre la flotte, la cartographie de la Mini Transat îles de Guadeloupe proposera un dispositif inédit.

Et, c’est inédit aussi, le départ d’une course au large sera visible depuis la terre : rendez-vous, demain, au port du Rosmeur de Douarnenez, pour un coup d’envoi programmé à 15h30.

La gamme des vents
La météo promet, en tous cas, une étape riche en rebondissements et chausse-trappes où chacun espère tirer son épingle du jeu. Les premières heures de course devraient être placées sous le signe des petits airs. Déjà, la sortie de baie de Douarnenez jusqu’au raz de Sein pourrait creuser quelques écarts. Néanmoins, la renverse de courant favorable aura lieu aux alentours de 21 heures et devrait permettre aux retardataires de recoller en partie sur la tête de peloton. C’est alors que le grand jeu devrait commencer dans un vent de sud-est mollissant. Les routages recommandent de gagner dans l’ouest pour contourner une bulle anticyclonique sur la route directe. Toute la question sera de trouver le juste équilibre entre l’écart de route nécessaire pour toucher les vents d’ouest attendus à l’approche d’un front et la volonté de ne pas céder trop de terrain sur l’orthodromie.

La journée de dimanche devrait progressivement devenir favorable aux « gros nez », les unités de dernière génération. Ce sera l’occasion pour les Ofcet et Pogo 3 en série, comme pour les prototypes de Davy Beaudart et Simon Koster de faire le trou sur leurs concurrents. Aux abords du cap Finisterre, le vent devrait s’orienter progressivement au secteur nord en se renforçant et ce pourrait être un long déboulé vent arrière en direction des Canaries. Gare aux enthousiasmes débordants dans des conditions où un vrac sous spi peut rapidement se transformer en rupture d’espar, tangon ou mât selon les bonnes et mauvaises fortunes. A ce propos Denis Hugues, le directeur de course n’avait de cesse de rappeler ce vendredi que « pour gagner une course, encore faut-il passer la ligne d’arrivée ».
De cette première étape, on retiendra surtout que le jeu reste largement ouvert. De bon augure pour le suspense de la deuxième étape…

Cartographie, parrainée par Materne, de nouvelles fonctionnalités
Depuis des années qu’il officie auprès des organisations de course, Yann Groleau, concepteur de la cartographie de la Mini Transat îles de Guadeloupe, n’a de cesse de proposer de nouvelles fonctionnalités autour des positions des concurrents. Outre les désormais classiques possibilités d’inclure la limite jour-nuit, de refaire le film de la course de chaque concurrent depuis le départ ou d’inclure les champs de vent, la cartographie proposera un dispositif testé sur la dernière Barcelona World Race : graphiques avec la vitesse de chaque bateau de point à point, écarts au premier, écarts au précédent et au suivant… De quoi décortiquer les performances de chaque concurrent, se torturer les méninges sur le rapproché de tel ou tel… Avec 72 concurrents au départ, autant dire que les tableaux statistiques ne vont pas manquer d’informations.
Ultime nouveauté, testée pour la première fois sur la Mini Transat îles de Guadeloupe, un routage à cinq jours des trois premiers concurrents des classements Eurovia Cegelec des prototypes et Ocean Bio-Actif des bateaux de série. Une autre manière de juger de la pertinence des choix des navigateurs… sans jamais oublier que la navigation en fauteuil devant son écran est autrement plus aisée qu’à bord d’une coque de noix trempée par les embruns quand on joue avec les vagues sur le fil du rasoir.

Ils ont dit :
Tanguy Le Turquais (Terréal, Nacira 6,50) :
« Les premières heures de course me conviennent bien. On devrait souffrir pendant vingt heures à partir de dimanche soir face aux Pogo 3 et aux Ofcet. Ensuite ce devrait être du plein vent arrière. Il faudra juste être dans le bon rythme et ne pas faire de bêtises… »

Clément Bouyssou (Le Bon Agent – Bougeons l’Immobilier, proto) :
« C’est parfait. On devrait être à l’aise dans les premières heures de course. Comme on va ensuite récupérer rapidement de quoi faire du gain sous le vent au vent arrière, je pense qu’on a toutes nos chances sur cette étape. »

Gilles Avril (Cyberce.fr, proto) :
« A priori, ce sont des conditions qui me plaisent bien. Il faudra être futé, essayer d’accrocher le premier passage de front dans le groupe de tête. Il y aura aussi la négociation du DST du cap Finisterre qui imposera de faire des choix de route rapidement. Je pense qu’il va y avoir du jeu, c’est bien… »

Nikki Curwen (Go Ape ! Live Life Adventurously, proto) :
« Ça va être super. On va démarrer doucement, le temps de se mettre dans le bain. Et on va finir par du vent arrière avec de la brise. Ça va être tout dessus sous spi, génial… »

PROGRAMME DU SAMEDI 19 SEPTEMBRE

7H45 – 9H30 : Sortie des bateaux du Port Rhu, passage des écluses commenté en direct

10H – 12H : Tous les concurrents et leurs bateaux seront au port de Tréboul

12H : Les premiers Mini 6.50 quittent les pontons du port de Tréboul

15H30 : Départ de la Mini Transat Îles de Guadeloupe 2015 visible depuis la digue du port du

La Mini Transat Îles de Guadeloupe 2015 : Pour sa 20e édition et pour la deuxième fois consécutive, la Mini Transat revient à ses origines avec un départ de Douarnenez. Le port cornouaillais verra s’élancer la flotte des 72 solitaires le 19 septembre vers Lanzarote où les Mini 650 feront escale avant de partir le 31 octobre à l’assaut de l’Atlantique. Après un peu moins de trois semaines de mer, les navigateurs couperont la ligne d’arrivée de la Mini Transat Îles de Guadeloupe 2015 à Pointe-à-Pitre où la douceur des Caraïbes les attendra. Sur le plus petit bateau de course au large au monde, le talent de chacun des skippers saura s’exprimer sur les 2 700 milles nautiques (4 345 kilomètres) qui les séparent des Antilles. En solitaire, chaque participant devra trouver les ressources morales pour vivre cette aventure unique : une traversée de l’Atlantique dans un espace réduit et un inconfort total où seul compte le face à face avec soi-même.
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