Publié le 9 juillet 2012, dans Actualités, Course et glisse
En allure cata de sport pour ces grands trimarans de 70 pieds (MOD 70)
La Krys Ocean Race, partie samedi dernier à 17 heures (HF) au large de New York, tient toutes ses promesses.
Engagé dans une course de vitesse pure, ce trio a déjà avalé un tiers du parcours en direction de Brest. Il a pris l’avantage sur les équipages de Race for Water (Stève Ravussin) et Musandam-Oman Sail (Sidney Gavignet) qui déplorent tous les deux des avaries – une dérive cassée pour le premier, un foil pour le second. Ces dommages ne mettent pas leur intégrité en danger, mais les freinent dans leur progression.
En MOD cata de sport
1000 milles en moins de 48 heures, des speedos (compteurs de vitesse) bloqués au dessus de 30 nœuds, des pointes à plus de 35 qui flirtent avec les 40 : les chiffrent sont là et parlent d’eux-mêmes.
Après un départ en douceur, le rythme s’est très vite emballé sur la Krys Ocean Race servie par des conditions idéales, en avant d’un système météorologique qui accompagne la flotte dans sa traversée.
Sur l’eau, il n’en fallait pas plus pour que les cinq équipages fassent aussitôt une démonstration de navigation à haute vitesse et au meilleur niveau.
Ils mènent leur grand trimaran de 70 pieds comme un catamaran de sport.
«C’est plutôt sympa d’avancer si vite vers la maison. C’est très grisant, mais un peu stressant aussi. Dans ces conditions, on libère la puissance, ou on réduit la toile par l’arrière. Mais, on adapte en bordant ou choquant l’écoute de voile d’avant. Cela nécessite une vigilance de tous les instants et c’est la condition sine qua non pour rester à l’endroit, témoigne Michel Desjoyeaux. A la barre, on porte un casque avec une visière pour se protéger des gerbes d’embruns qui déferlent par dessus le pont. Il faut avouer que depuis cette nuit, c’est un peu ambiance sport de combat !»
A 36 nœuds !
Violent, humide et rapide. Fast et furious, diraient les anglo-saxons pour décrire le décor de cette traversée océanique sur une route plutôt sud, puisque à la longitude des bancs de Terre-Neuve, la flotte progresse à la latitude de l’archipel des Açores.
«Depuis le départ, on tient nos quarts de deux heures, sinon ce serait très vite le bazar. En revanche, à la barre, c’est selon l’humeur de chacun : une heure ou deux en fonction de l’état de la mer et de la forme du pilote. Pour la tambouille, on se débrouille tant bien que mal, même si ce n’est pas évident. Pour dormir, c’est une autre histoire… Tiens, Jérémie Beyou, qui barre actuellement, FONCIA et a été flashé à 36 nœuds… « Heureusement que sur l’eau nous n’avons pas des permis à points ! »
D’après les dernières prévisions, l’équipage du MOD 03 FONCIA devrait encore tenir ce rythme fou au moins jusqu’à demain soir.
C’est dans la journée de mercredi que des options pourraient se décider, et les trajectoires commencer à diverger. Ce d’autant plus que le parcours, qui prévoit une porte de passage entre les Scilly et Wolf Rock dans les eaux anglaises, pourra encore être rallongé pour que ces trimarans survoltés n’arrivent pas avant vendredi, début des festivités des Tonnerres de Brest… soit pas avant six jours de chevauchée fantastique !
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