Jérémie Beyou, double vainqueur de la Solitaire du Figaro

A 35 ans, Jérémie Beyou remporte la Solitaire du Figaro pour la deuxième fois et trois étapes sur quatre.

Victoire d'étape et au classement général final de Jérémie BEYOU lors de la quatrième étape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard à Dieppe le 24/08/2011 - Photo Alexis COURCOUX - Jean-Christophe MARMARA / Le Figaro LE FIGARO
En 2005, il la remportait devant deux anciens vainqueurs, Michel Desjoyeaux et Kito de Pavant.
Six ans plus tard, sa victoire est sans appel, après avoir remporté trois étapes sur quatre devant Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham) et Erwan Tabarly (Nacarat).
Seulement douze secondes séparent Jérémie Beyou de son dauphin sur cette dernière étape, Paul Meilhat (Macif 2011).

Une victoire sans appel.
Dans l’ultime étape de la Solitaire du Figaro, entre les Sables d’Olonne et Dieppe,la bagarre a été rude entre Jérémie Beyou, Fabien Delahaye, Erwan Tabarly et Paul Meilhat.
Au final, c’est Jérémie Beyou qui décroche la lune douze secondes devant Paul Meilhat !
Ce grand marin rentre dans le clan très fermé des doubles vainqueurs de l’épreuve.

Cette victoire il la voulait, il la pensait et la préparait depuis trois ans.

Jérémie Beyou a préparé cette course depuis si longtemps qu’il est arrivé au départ, extrêmement concentré sur son objectif. Rien ne pouvait le perturber. Aux escales, il était rare de le croiser. Il préférait rester dans sa bulle pour se reposer, étudier l’étape à suivre, ne pas se laisser distraire.
Sa course, il l’a préparée au Pôle Finistère Course au Large ainsi qu’avec son préparateur François Guiffant et Christopher Pratt, skipper, qui a décortiqué avec lui les scénarios météo envisageables sur chaque étape. Cette course, il la voulait, il est alléVictoire d'étape et au classement général final de Jérémie BEYOU lors de la quatrième étape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard à Dieppe le 24/08/2011 - Photo Alexis COURCOUX - Jean-Christophe MARMARA / Le Figaro LE FIGARO au bout de lui-même, il a été impérial.

Perros Guirec mon amour …

En 2005, Jérémie Beyou remportait l’épreuve dont le départ était donné de Perros Guirec. En 2011, le départ était donné à … Perros Guirec. C’est aussi dans cette petite station costarmoricaine que Jérémie a rencontré sa femme et qu’il y passe quelques vacances.

Trois étapes sur quatre

Première étape Perros Guirec – Caen : Cinquième à la bouée Radio France devant Perros Guirec, il s’accordait le prix GMF, à Hand Deeps. Après avoir mené l’étape aux avant-postes, il termine 4ème,

Deuxième étape Caen- Dun Laoghaire :
L’étape fut rude. Après la traversée de la Manche au près, la flotte progressait au louvoyage le long des côtes britanniques. Il fallait manier la tactique avec aisance pour arriver à Land’s End, à la pointe britannique qu’il franchissait en tête. Jérémie ne quittait plus la tête de la flotte et creusait même l’écart peu de temps avant l’arrivée. Il franchissait la ligne d’arrivée en grand vainqueur.

Troisième étape Dun Laoghaire – Les Sables d’Olonne :
Après un départ mitigé devant le port irlandais, le skipper de BPI choisissait de s’approcher au plus près de la côte pour bénéficier des effets de site. Dans la nuit, il prend le leadership de la flotte pour ne plus le quitter jusqu’à l’arrivée plus de 48 heures et 475 milles plus tard. Jérémie frappe un grand coup et s’octroie la victoire, une fois de plus.

Quatrième étape Les Sables d’Olonne – Dieppe :
L’étape s’annonce compliquée à gérer. Jérémie caracole en tête avec Fabien Delahaye dès le lendemain du départ. Il franchit le raz de Sein en tête, passe au ras des cailloux, s’octroie le grand prix GMF entre Ouessant et le phare du Four, est toujours en tête au phare de l’île Vierge lundi soir.
La nuit est fatigante, à louvoyer dans les cailloux et dans la brume. Après un passage ralenti sous l’île de Guernesey et le raz Blanchard, ils forment un groupe de quatre avec Fabien, Erwan Tabarly (Nacarat) et Paul Meilhat et se marquent.
C’est une petite manoeuvre, un empannage qui permettent à Jérémie Beyou de franchir la ligne en tête, 12 secondes devant Paul Meilhat (Macif).
Au classement général, Jérémie augmente encore un peu l’avance qu’il avait sur Fabien Delahaye de quelques secondes, 34 minutes et 43 secondes au final.

Le podium du general, Fabien Delahaye, 2eme, Jeremie Beyou, vainqueur et Erwan Tabarly, 3eme lors de la 4eme etape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard a Dieppe le 24/08/2011 - Photo Alexis COURCOUX - Jean-Christophe MARMARA / Le Figaro LE FIGAROJérémie Beyou à son arrivée au ponton à Dieppe

La course : « Cette victoire, il faut que j’en profite, que je savoure. Tout était facile. Quand tout le schéma stratégique est très clair dans la tête, tu as une bonne vitesse, et ça fonctionne. (..) C’est un enchaînement de choses. Je me suis toujours dit qu’il y avait une méthode pour gagner à chaque fois. Il faut prendre en main sa façon de naviguer, ne jamais subir. »

La Solitaire du Figaro : « C’est un truc de fou, un truc génial. C’est une ambiance sur l’eau, à terre, que tu ne connais nul part ailleurs. Des gens comme Claire de Crépy à terre, Jacques Caraës, le Docteur Chauve en mer, c’est de l’or en barres. Cette course est extraordinaire, c’est MA course préférée. Il y a des courses plus prestigieuses, différentes mais celle-là, c’est MA course de coeur. »

La concurrence : « C’est intéressant de savoir ce que pensent les autres, l’influence que j’ai sur l’eau …L’avenir sourira à Fabien Delahaye. Il est vraiment très bien, il va vraiment très vite. Je savais qu’il allait plus vite au portant. Je n’ai pas joué les gros bras, j’ai fait du gagne petit. Il a gagné une étape, il est tout jeune, comme Paul Meilhat. Ce n’est pas facile de revenir les battre, ils sont vraiment forts ; ce n’était pas évident de revenir et de dire, je vais gagner la Solitaire du Figaro. En 2009, quand j’ai dit à Claude Paoli que je voulais revenir, c’était des mots mais il y avait un paquet de boulot pour arriver à ça. Je suis vraiment super fier de ça, revenir pour gagner et arriver à gagner ! Ca restera une fierté. »

 Le Vendée Globe : « Ce serait vraiment pas de bol de ne pas être au Vendée Globe parce que j’ai la niaque pour bien faire, je sais bien faire, ça mettra un peu de spectacle sur l’eau. Il ne manque plus que le ou les partenaires et je ferai aussi bien que sur la Solitaire du Figaro en 2012  »

Victoire d'etape et au classement general final - Jeremie Beyou BPI - Dieppe avec Claude Paoli, Présidente de BPI LE FIGARO / JCMarmara - A. CourcouxClaude Paoli, Présidente de BPI : « Il a de l’élégance ».

En 2009, Jérémie portait les couleurs de Bernard Paoli sur la Solitaire du Figaro.
Claude Paoli, sa femme, et ses enfants avaient décidé de soutenir amicalement et personnellement Jérémie Beyou, pour commémorer la disparition de leur mari et père.
L’année suivante, Claude Paoli était toujours présente aux côtés de Jérémie qui portait alors les couleurs de BPI, tout comme cette année.
Jérémie aura offert à Claude Paoli, à sa famille et à ses collaborateurs, le plus beau des remerciements … et de l’émotion, beaucoup d’émotion.

Claude Paoli : « Je laisse aux experts parler des qualités de marin de Jérémie. Le mot qui va le mieux à Jérémie c’est Elégant. Il a de l’élégance dans sa relation à son sponsor : la façon dont il parle de nous, la façon dont il dit « Je me suis arraché pour mon partenaire ».
Ce soutien à Jérémie, je le vois comme un tremplin pour qu’il trouve un partenaire plus important parce que nous n’avons pas les moyens de le suivre plus loin. En interne, tous les collaborateurs sont très très fiers et très excités par cette fin de course ! Il est formidable, tout le monde est ébloui. »
http//www.jeremie-beyou.com

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