Publié le 4 août 2012, dans A la Une, Actualités, Course et glisse, Les grandes évolutions de la Class40
Le Normand Halvard Mabire, vainqueur en class 40 de la Québec-St Malo
Déjà vainqueur en 2008 de la Transat Québec Saint-Malo dans la très tonique classe des monocoques de 40 pieds, le Normand Halvard Mabire récidive en remportant cette édition 2012, et rentre ainsi dans l’histoire de cette saga Québéco-Malouine, créée en 1984, et inscrit son nom pour la seconde fois consécutive au palmarès de cette course ouest-est.
Record de la course en poche, avec l’une des plus longue distance parcourue en 24 heures, 360 milles à 15,1 nœuds de moyenne, Halvard cumule les superlatifs les plus flatteurs de la bouche même de ses adversaires les plus acharnés à lui damer le pion.
L’Allemand Jörg Richers, arrivé une heure et demie plus tard, au terme de 11 jours et 19 heures de course, ne pouvait qu’exprimer son admiration et témoigner de l’impuissance qui avait été la sienne à tenter de rattraper le Normand.
Halvard l’ancien, Halvard le Viking, Halvard le marin au si long cours, signe à 56 ans l’un de ses plus hauts faits d’armes. Il y associe sa compagne, la Britannique Miranda Merron et l’ami Christian Bouroullec, patron du chantier Structures et troisième équipier de cette si belle et si singulière aventure.
Une campagne rondement menée
« C’est de votre faute si on est allé aussi vite ! » Toujours un brin provocateur malgré la fatigue, Halvard Mabire a tenu à souligner ainsi et de façon détournée les performances de ses adversaires, Jörg Riechers en tête, qui l’ont poussé dans ses derniers retranchements jusque dans les ultimes milles de la course.
Les raisons de sa victoire ? Le skipper de Campagne de France en relève au moins 3 ; la belle complémentarité d’un équipage certes réduit, Miranda Merron et Christian Bouroullec, l’expérience, forgée notamment cette année avec un tour du monde en course, et la fiabilité d’un bateau « qu’on connaît par cœur ».
Halvard reconnaît avoir sollicité hommes (et femme) et machine en permanence pour tenir le rythme imposé d’abord par l’ensemble de ses rivaux, puis, et depuis la mi-course, par ce petit groupe de trois « enragés » voués à leur damer le pion.
Si Riechers (Mare) échoue pour une poignée de milles, Sébastien Rogues (Eole Generation-GDF SUEZ) et Fabrice Amedeo (Geodis) n’ont jamais pu recoller à son tableau arrière.
Après plus d’un an d’absence à enchaîner les courses au large, le Normand Mabire rentre au bercail, avec la satisfaction d’une campagne bien menée, et le bonheur d’avoir partagé cette expérience unique avec sa compagne Miranda Merron, et l’ami et soutien de toujours, Christian Bouroullec.
Du côté des Québécois
Que ce soit dans la catégorie des Open ou dans celle des Class40, les marins québécois sont des grands animateurs de cette Transat Québec Saint-Malo 2012. Depuis le départ dimanche 22 juillet dernier, les 3 équipages engagés dans la course avancent à leur rythme, mais toujours dans la bonne humeur et dans cet esprit de compétition qui anime le plan d’eau depuis maintenant un peu plus de 11 jours. En catégorie Open, si son 65 pieds nécessite des conditions soutenues pour qu’il puisse en tirer toute la quintessence, Georges Leblanc, l’une des grandes figures de la voile au Québec, mène toujours Océan Phénix d’une belle manière. Intercalé entre deux groupes de Class40, Georges Leblanc trace sa route, et ce, malgré les multiples péripéties qui le touchent. La plus improbable, la casse de son balcon avant qui handicape énormément la moindre manœuvre sur la plage avant, question de sécurité.
À 529 milles de l’arrivée à Saint-Malo, Georges Leblanc se bat non seulement contre les éléments qui ont malmené les marins depuis la sortie du Saint-Laurent, mais également contre Transport Cohérance de Benoit Pranaudeau et Proximédia de Denis Van Weynbergh avec lesquels ils naviguent depuis plusieurs jours maintenant.
En Class40, Éric Tabardel sur Bleu, 16e au classement général provisoire, pointe à 561 milles de l’arrivée. Depuis la sortie du Saint-Laurent, cet équipage québécois oscille entre la 15e et 16e place et les écarts avec son poursuivant et son concurrent direct devant, Avis Immobilier et EDF Énergies Nouvelles, lui permettent d’espérer conserver cette place. En 20e position Robert Patenaude sur Persévérance avec son équipage d’amateurs tient toujours le coup. Le rythme très élevé de la flotte ne lui permet plus de suivre, mais sa prestation sur la course force le respect et c’est très certainement avec un temps de course d’environ 15 jours que cet équipage va traverser l’Atlantique. Un temps très honorable pour un équipage qui, pour la plupart, découvre le grand large et la rudesse des courses océaniques.
Le point sur les arrivées à venir
Avec 19 monocoques encore en course, les prochaines heures à Saint-Malo vont être animées.
Après les arrivées dans la soirée de vendredi, dee Eole Generation-GDF SUEZ , Geodis et Roaring Forty , ce samedi 4 août, c’est une rafale d’arrivée qui a toucher Saint-Malo.
Dès 1 heure du matin samedi 4, c’était au tour de Comiris-Elior par IX Blue, Jack in the Box au petit matin puis dans la matinée par Groupe Picoty , Partouche et Sevenstar Yachttransport et Bodacious Dream en début d’après-midi.
Pendant deux jours le port de Saint-Malo sera le théâtre d’un bien beau final.
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