Publié le 17 août 2017, dans Actualités, Marins pêcheurrs, Pêche
Les pêcheurs réunionnais dans le sillage de Réunion Pêche Australe
Du rêve à la réalité : 80 petits pêcheurs ont décidé de rejoindre la SAPPMA, actionnaire de la SAS Réunion Pêche Australe (RPA), en souscrivant à son augmentation de capital afin de bénéficier des retombées économiques de la pêche à la légine, qui leur était jusqu’à présent inaccessible.
Saint-Pierre de la Réunion, août 2017 –
Réunion Pêche Australe (RPA), l’un des 5 armements français autorisés à la pêche à la Légine par les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), annonce les résultats de l’augmentation de capital de la SAPPMA (Société des Artisans Pêcheurs Professionnels des Mers Australes, actionnaire à hauteur 19% de RPA), qui s’est clôturée le 31 juillet 2017 avec un score impressionnant : 42 nouvelles demandes d’adhésion en un mois.
Cette évolution impressionnante porte désormais le nombre d’actionnaires de la SAPPMA à 80 (contre 38 en 2016), soit plus de la moitié des pêcheurs professionnels actifs de La Réunion.
Une belle preuve de confiance aux dirigeants de la société et au projet aussi séduisant qu’ambitieux.
Des marins pêcheurs professionnels ayant participé à la première marée, ainsi que des nouveaux associés ayant rejoint la SAPPMA récemment témoignent…
La pêche à la légine est restée longtemps inaccessible aux petits pêcheurs côtiers et artisanaux professionnels de La Réunion, faute de moyens techniques et des ressources importantes nécessaires.
Cela a changé en 2016 avec l’arrivée d’un nouvel acteur, Réunion Pêche Australe, dans le cercle très fermé des 4 armements historiques, seuls autorisés dans cette pêcherie jusqu’à l’an dernier.
Grâce à l’ouverture du capital de la SAPPMA, actionnaire à 19% de RPA, les petits pêcheurs peuvent désormais bénéficier, eux-aussi, des retombées économiques de la pêche à la légine.
Pour certains, le projet RPA offre un moyen de diversifier leur activité et une source de revenus supplémentaire, pour d’autres une opportunité d’évolution professionnelle vers la grande pêche, ou encore la découverte d’un nouveau métier avec une belle expérience à la clé.
Devenir matelot, officier en passerelle ou travailler dans l’usine de transformation à bord, les activités et débouchés sont multiples.
Ils ont dit :
Christophe Binet, travaillant comme pêcheur côtier professionnel depuis 7 ans sur la côte ouest de La Réunion, se souvient de sa première marée au-delà des 12 milles qu’il arpente habituellement, seul dans son bateau de 7 mètres.
« Partir avec RPA à bord du Corinthian Bay en 2016 à la pêche à la légine, à 3000 kilomètres de la côte réunionnaise, représentait pour moi un beau challenge à relever, un revenu supplémentaire bienvenu dans une période où les ressources pélagiques se font plus rares et au final une belle expérience ».
Pour Tom Poisson, jeune pêcheur réunionnais de 18 ans, l’attrait venait de l’aventure et de l’idée de découvrir le travail dans les quarantièmes rugissants.
« Je ne me vois pas rester dans la pêche au gros, naviguer dans les 10 milles de la côte toute ma vie…. Participer à la première marée de RPA en décembre de 2016 m’a permis d’élargir mon horizon, mes compétences et d’apprendre le métier de matelot de la grande pêche».
« De mon côté, j’ai préféré observer d’abord l’évolution du projet et les premiers résultats, avant de m’engager. Je ne pensais pas que RPA allait obtenir un quota dans cette pêche très fermée réservée aux gros armements » avoue Julien BERNARD, pêcheur côtier qui a rejoint la SAPPMA en tant que actionnaire très récemment.
« Ce qui m’a mis pleinement en confiance est de voir, que malgré une première marée difficile et déficitaire, RPA a tenu ses promesses et a contribué déjà au budget de la petite pêche par l’intermédiaire de l’APPECOR. La perspective de rejoindre le projet RPA en devenant actionnaire de la SAPPMA ne présente que des avantages sans prendre de risque car les deux principaux actionnaires de RPA, ENEZ et ATLANTIS, garantissent le capital des petits pêcheurs. Comme beaucoup de pêcheurs artisans réunionnais, je ne voulais pas manquer cette opportunité unique dans l’histoire de la pêche à la légine. Les dividendes à venir pourront m’aider à acquérir de nouveaux matériels nécessaires et obligatoires, toujours plus sophistiqués et coûteux ».
Stéphane Vienne, pêcheur côtier passionné depuis une dizaine d’années et gérant de la SAPPMA affirme :
« En effet, la méthode de pêche a beaucoup changé ces dernières années. La petite pêche est un métier de plus en plus difficile de par les conditions météorologiques très changeantes, des charges qui ne cessent d’augmenter, des ressources pélagiques proches des côtes réunionnaises considérablement diminuées notamment en ce qui concerne le thon et la dorade. De ce fait, on est obligé d’aller de plus en plus loin et d’avoir recourt à des technologies de plus en plus poussées. Auparavant, nos aînés pêchaient dans un petit canote pas besoin de GPS ni de sondeurs etc. »
Par conséquent, il y a de moins en moins de jeunes qui veulent se lancer dans ce métier. Faire une balade en mer le dimanche et faire vivre une famille de la petite pêche sont deux choses bien différentes. Il faut vraiment être passionné et prêt à faire des heures et des heures pour essayer de s’en sortir. En revanche, on est avec la nature, on est son propre patron et maître de son destin. C’est pourquoi, certains comme Stéphane Vienne, ne souhaiteraient changer de métier pour rien au monde.
La pêche à la légine, l’un des poissons le plus cher au monde, voilà longtemps que les petits pêcheurs en entendaient parler sans y avoir accès. Leur permettre de s’associer et de bénéficier des retombées économique de cette pêcherie désormais, c’est aussi un moyen de préserver ce métier à La Réunion, tout en leur garantissant des revenus supplémentaires pour pouvoir investir dans des nouveaux équipements, être en conformité avec les règles de sécurité, cotiser à une retraite complémentaire ou tout simplement pour améliorer leur vie au quotidien.
À propos de Réunion Pêche Australe
Réunion Pêche Australe (RPA) est une société fondée en 2016, dont le siège social est basé à Saint-Pierre de la Réunion.
La société est détenue à 51% par l’armement ENEZ Pêche (groupe REUNIMER), 30% par l’armement ATLANTIS (groupe Minatchy) et 19% par la Société des Artisans Pêcheurs Professionnels des Mers Australes (SAPPMA). RPA est spécialisée dans la pêche à la légine, un poisson à très forte valeur marchande, jusqu’ici commercialisé essentiellement sur les marchés très rémunérateurs que sont la Chine, les États-Unis et le Japon.
La volonté de RPA : permettre au territoire réunionnais de se réapproprier les bénéfices générés par la légine, et revaloriser la filière pêche locale. Création d’emplois, formation d’une main d’œuvre réunionnaise qualifiée, transformation de produits à forte valeur ajoutée pour le marché local, ce sont autant d’objectifs que s’est fixés la société.
Bonjour, Tom Poisson est il le petit fils de Maryvonne Poisson