Publié le 31 janvier 2011, dans Brèves
Que vaut un manoir du XVè siècle face à une raffinerie de pétrole ?
Le manoir de la Hélardière en danger
Vivianne Bosse-Pérus, mène un combat pour sauver ce manoir acheté il y a huit ans, et ce malgré les pressions exercées par la raffinerie de Donges (TOTAL) pour l’en dissuader.
Elle nous raconte ce combat qui elle espère n’est pas terminé :
« Je me bats depuis 8 ans pour restaurer un manoir breton sis à Donges (44) face à TOTAL. Le manoir de la Hélardière date de 1426.
Il possède une architecture vernaculaire avec une salle de justice, une charpente en clé de voûte sculptée et une chapelle avec des fresques murales et 2 statues.
Le Domaine de la Hélardière était très étendu et fût la convoitise d’Antar en 1955. Cette société l’a acquis mais en s’engageant à ne rien construire d’industriels sur les terrains vendus pouvant créer une gêne au domaine.
Pour se libérer de cette contrainte, Antar a cédé le manoir a l’un de ses ingénieurs en 1967 pour pouvoir édifier des bacs de stockage de pétrole brut en face du manoir.
Total a toujours essayé de me décourager dans ma restauration en intervenant sur tous les dossiers de demande de subventions pour m’essouffler financièrement.
Son directeur fait pression pour empêcher Le Préfet de signer l’arrêté de protection du manoir (1er arrêté en 2006 jamais signé, 2ème sur le bureau du préfet aujourd’hui).
Le DREAL de Loire-Atlantique a pour mission de mettre en place des plans de préventions des risques technologiques conformément à la loi pour la protection des riverains de sites classés industriels.
L’étude des aléas de risques fournit par l’entreprise TOTAL (Donges=2ème raffinerie nationale) à l’administration fait ressortir que tout le quartier de la Hélardière est le plus menacé contrairement aux abords du bourg de Donges situés face à la zone de raffinage. Pourtant, le pétrole brut est ininflammable et ne peut exploser contrairement à des produits raffinés.
Soit une mise en délaissement, soit un renforcement du bâti sont préconisés par la DREAL. La première solution est une expropriation déguisée avec rachat au prix des domaines et la seconde pas imaginable (ôter des vitraux du XVè au profit d’un triple vitrage)
Le rachat entraînera une destruction du manoir. Tous les bâtiments qui ont été achetés depuis un an sont passés sous un bulldozer… »
Voir reportage de Nantes 7 : http://----escape_autolink_uri:6be826a55394ff178532786057650531----
Site du manoir : http://----escape_autolink_uri:3adffefa648c83a069f5c8bc2b200287----