Retrouver les épaves de la Cordelière et du Régent dans le Goulet de Brest

 

L’André-Malraux a repris ses quartiers dans le port de Brest. Depuis le lundi 3 juin, le DRASSM*, en partenariat avec la Région Bretagne, reprend, pour 3 semaines, ses investigations archéologiques sous-marines avec l’espoir de retrouver les épaves de la Marie-Cordelière, vaisseau amiral de la duchesse Anne de Bretagne, et du Regent, navire d’Henri VIII d’Angleterre, coulés lors d’un combat épique, le 10 août 1512 entre le Goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu. Cette deuxième campagne de prospection se déroulera en deux temps, du 3 au 14 juin, puis du 24 au 28 juin.

Au deuxième jour de cette nouvelle campagne, Anne Gallo, Vice-présidente de la Région au tourisme et au patrimoine, et Michel L’Hour,
Directeur du DRASSM, ont fait un nouveau point sur ce projet d’investigation pluridisciplinaire sans précédent, engagé en mer et à terre, sur trois ans.

Du 25 juin au 13 juillet 2018, la première campagne de recherche menée sur un périmètre de 6 km² à l’entrée du Goulet de Brest, a déjà permis de recueillir des milliers de données électroniques, de repérer de nombreux vestiges dont des ancres et même l’épave d’un bateau de commerce, contemporain de la Cordelière et du Regent, baptisé pour l’heure Sud Minou 1.

Cet hiver, le DRASSM et ses partenaires (ENSTA Bretagne, IFREMER, LIRMM, SHOM) ont ensuite analysé, à terre, l’ensemble de ces données recueillies par les appareils de détection déployés sur la zone (robots, sondeurs, sonars).

Dans le même temps, les historiens de l’Université de Bretagne Sud ont exploré l’ensemble des archives françaises et anglaises, notamment  les fonds des National Archives et de la British Library à Londres, avec l’espoir d’y trouver des éléments sur le Regent.

Depuis le 3 juin, et ce jusqu’au 14 juin, puis du 24 au 28 juin, les opérations de détection sous-marine ont repris avec la présence, de
nouveau sur zone, du navire de recherche du DRASSM, l’André-Malraux, avec une quinzaine de personnes à son bord. Le périmètre à sonder s’étend sur 27 km2 dont une aire de 10 km2 à haute probabilité.

Parallèlement, le DRASSM essaiera d’en savoir plus sur l’épave Sud Minou 1, qui repose à 50 m de profondeur, grâce à des systèmes robotiques inédits très performants.

Archéologues, cartographes, roboticiens…

Coordonné par Olivia Hulot et Michel L’Hour, le Projet « Cordelière 1512 » regroupe autour des archéologues du DRASSM, une équipe pluridisciplinaire : historiens de l’Université de Bretagne Sud et du GIS d’Histoire maritimeroboticiens de l’ENSTA-Bretagne et du LIRMMgéomorphologues de l’IFREMERexperts du service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) et ingénieurs et chercheurs de diverses sociétés high-tech, dont l’entreprise iXBlue.

La découverte de nouveaux indices lors de cette campagne permettrait aux Bretons et à la communauté scientifique d’enrichir les connaissances d’une page d’histoire mythique de la Bretagne.

* Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère de la Culture

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