« C’est sympa, il y a du match. Armel (Le Cléac’h- Banque Populaire) a croisé 100 mètres derrière mon tableau arrière. C’est très serré aussi avec Vincent (Riou-PRB). Je suis ravi car c’est ce que je suis venu chercher », déclare Sébastien Josse (Edmond de Rothschild). Même son de cloche depuis le bord de PRB, où Vincent Riou ne boude pas son plaisir d’entamer sur le mode d’une régate au contact qui promet de maintenir sur cette traversée marquée par une entame dans des conditions aussi atypiques que favorables à la vitesse. « Ces conditions de portant qui favorisent un début de course humide, plutôt rapide et favorable aux milles faciles » témoigne Gilles Chiorri, directeur de course.
The Transat Bakerly yacht race. The start of solo transatlantic race start from Plymouth UK – New York. USA.Image licensed to Lloyd Images
Au-delà de l’incroyable vitesse de progression des oiseaux du large de la classe Ultime, au sein de laquelle Yves Le Blévec (Actual) fait montre de résistance sur une route un peu divergente pour maintenir la cadence des deux échappés (Macif et Sodebo), les 24 premières heures de course révèlent aussi l’incroyable niveau de compétition de la flotte des IMOCA. Les solitaires mènent de la plus belle manière leur monocoque de choc et dévalent le golfe de Gascogne à un train d’enfer. Vitesse, stratégie et tactique, tous les ingrédients sont déjà réunis par les leaders qui se tiennent en respect en une poignée de milles. Le bruit ahurissant qui rend les communications difficiles avec ces protagonistes témoigne de l’intensité de cette cavalcade vers le cap Finisterre qui ne laisse aucun répit. Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac), qui découvre encore le potentiel de son nouveau « foiler » ne doit pas ménager sa peine pour maintenir ce rythme effréné. Il concède cet après-midi près de 20 milles sur les premiers de sa classe.
Le dissident du nord
Chez les Multi50, Erwan Leroux (FenêtréA-Cardinal), suivi par Lalou Roucayrol (Arkema), ouvre également la marche à grandes enjambées en approche du cap Finisterre. Pierre Antoine (Olmix) progresse quant à lui sur une route résolument Nord au large de la pointe de Bretagne. Un choix dicté par les caractéristiques de son bateau ancien, réputé très rapide dans le tout petit temps, mais en revanche peu à l’aise dans ces conditions de vent « médium » au menu de ce début de course. Les prochains jours diront s’il parvient à tirer son épingle du jeu sur cette trajectoire radicale.
Viva Espagna !
En Class40, The Transat bakerly s’est terminée précipitamment pour Maxime Sorel (VandB). Alors qu’il naviguait sous spinnaker en fin de matinée mardi, un cargo lui a coupé la route et le jeune solitaire n’a rien pu faire pour l’éviter. Le skipper a décidé de faire route vers La Trinité/mer pour estimer plus précisément les dégâts avec le chantier. Pour le reste de la flotte, le Jury devrait être sollicité suite à la trajectoire du Britannique Phil Sharp (Imerys) qui a coupé le fromage au large de Ouessant, pénétrant la zone interdite aux solitaires du trafic maritime (DST Ouessant). Plus à l’Ouest, le skipper est donc pointé en tête mais avec le changement de situation météorologique, c’est plutôt les partisans du Sud qui semblent les mieux placés pour les deux jours à venir. En effet, le vent a basculé au secteur Nord-Est et les calmes glissent dans le golfe de Gascogne : plus les bateaux seront proches de l’Espagne la nuit prochaine, mieux ils pourront profiter d’une brise portante d’Est ! Ainsi donc, Armel Tripon (Black Pepper) et Louis Duc (Carac) avec Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton) filent plus de trois nœuds plus vite que leurs poursuivants qui commencent à s’engluer dans les calmes (Kiho, Esprit Scout, Nivea).
La flotte de The Transat bakerly déplore un abandon suite à la collision du Class40 VandB (Maxime Sorel) avec un cargo :
Maxime Sorel (Class40 / VandB) : : « J’étais à la veille, mais le cargo, je ne le voyais pas. J’étais sous spi et je n’avançais pas très vite. J’ai tenté de l’éviter mais c’était trop tard. Il faisait route sur moi. J’avais deux solutions, soit faire glisser mon bateau sur le côté et j’aurais sans doute perdu le mât, soit le percuter perpendiculairement, ce que j’ai fait. (…) Je l’ai abordé sur tribord. Il montait vers le DST Ouessant. On aurait dû faire des routes parallèles. J’ai aussi légèrement abîmé mon étai. Je n’ai pas eu d’impact avec mon bateau… »
Vincent Riou (IMOCA / PRB) : « Le début de la course s’est plutôt bien passé. Il y a du match. Actuellement à bord, cet après midi, je suis à 20 nœuds.. Il y a des trombes d’eau qui passent sur le bateau. C’est un IMOCA, c’est normal. On est passé avec des voiles de brise, plein pot vers le Cap Finisterre. On va empanner et s’observer les uns et les autres. Il faut savoir si l’on pousse vers l’anticyclone des Açores. Il y a deux options que l’on fera ce soir ou demain matin. J’essaie de me reposer un peu. Ça n’est pas facile de dormir à bord des bateaux. Il faut s’habituer. »
Erwan Leroux (Multi50 / FenêtréA-Cardinal) : « Ça avance bien à bord. On approche du Cap Finisterre. Je suis un peu au taquet depuis le départ. Je ne suis pas encore dans le rythme. J’essaie de tenir un tempo élevé car il fallait ça pour s’échapper par le Sud. Avec le vent très fort que l’on va avoir ce soir, je n’aurais mon rythme que demain. Il y a une houle d’ouest assez forte et on commence à avoir une houle chaotique. Le bateau part dans des surfs. C’est assez chaud.
Ce scénario, on l’avait déjà un peu prédit avant le départ. On peut passer en dessous et ça permet d’éviter de passer par 55 Nord. On est bien où l’on est. Ça a beau être une Transat Anglaise, on évite le Nord. »
Classements provisoires, le 3 mai à 16h GMT +1 :
Ultimes
1. Yves Le Blevec (Actual), à 2804 milles de l’arrivée
2. François Gabart (Macif), à 14 nm
3. Thomas Coville (Sodebo), à 23 milles du leader
IMOCA
1. Vincent Riou (PRB), à 2882 milles de l’arrivée
2. Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), à 2 du leader
2. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), à 6 milles de l’arrivée
MULTI50
1. Erwan Le Roux (FenetréA Cardinal), à 2848 milles de l’arrivée
2. Gilles Lamiré (French Tech – Rennes St Malo), 10 milles du leader
3. Lalou Roucayrol (Arkema), 25 milles du leader
CLASS40
1. Phil Sharp (Phil Sharp Racing), à 2933 milles de l’arrivée
2. Thibualt Vauchel-Camus, à 15 milles
3. Isabelle Joscke (Generali – Horizon Mixité) à 18 milles
Tous les classements :
http://www.thetransat.com/fr/results/1 |
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