Publié le 1 octobre 2017, dans Actualités, Course et glisse, Martinique, Mini-Transat La Boulangère 2017
Un départ sous la pluie ….pour les Ministes
Le temps était chafouin ce dimanche matin sur le bassin des Chalutiers : crachin persistant, ciel bas, l’humeur du ciel était à l’unisson des petits démons qui pouvaient assaillir les Ministes à l’heure de larguer les amarres. Mais le plaisir d’accéder enfin à ce pour quoi tous se sont battus depuis deux ans devrait finir par prendre le dessus, d’autant que la traversée promet d’être belle, même si les premières heures seront agitées.
Comme à chaque départ de Mini-Transat, il règne une atmosphère empreinte d’un mélange de chaleur et de gravité sur les pontons. Le temps lui-même s’est mis de la partie, comme pour rappeler que la course au soleil se mérite un tant soit peu. Sur les pontons, les mots des concurrents comme de leurs proches sont feutrés. Face aux familles, aux amis, on fait bonne figure, on essaye de saupoudrer les adieux de légèreté, de petits mots doux… Après tout, cette traversée de l’Atlantique, c’est un rêve qui devient enfin concret.
Du près pour débuter
Pour autant, les premiers milles de cette Mini-Transat La Boulangère ne seront pas de tout repos. Allures de près, mer agitée avec une houle conséquente de sud-ouest, les estomacs des solitaires risquent d’être soumis à rude épreuve. Il va falloir évacuer le stress du départ, intégrer petit à petit un rythme de vie plus primitif entre sommeil fractionné, grignotages plutôt que repas à heures fixes… Si certains prennent leurs aises presque immédiatement, pour d’autres l’adaptation peut durer deux à trois jours.
Cap Finisterre, le juge de paix
Aux allures de près devrait succéder une navigation musclée aux allures portantes aux abords du cap Finisterre. Christian Dumard, le prévisionniste de Great Circle qui suit la course l’a rappelé. C’est surtout dans le sud du cap qu’il faudra s’attendre aux vents les plus forts dans un couloir d’une centaine de milles au large des côtes de Galice et du Portugal. Il faudra donc choisir entre s’écarter de ce couloir en gagnant dans l’ouest au risque de perdre sur la route directe ou faire le gros dos en tentant d’échapper au plus fort du vent par l’avant. Mais les solitaires n’y sont pas encore. D’ici la pointe nord-ouest de l’Espagne, bien des scenarii peuvent encore s’écrire.
Minis dans la brume
C’est sous un crachin persistant que la flotte prenait le départ par un vent de ouest à sud-ouest de 10 à 15 nœuds. Des conditions presqu’idéales si ce n’est la visibilité qui tombait complètement sous un grain. A ce petit jeu, le paquet parti sur la droite du plan d’eau empochait la mise. En prototype, Erwan Le Méné (Rousseau Clôtures) prenait le meilleur sur Ian Lipinski (Griffon.fr) et Arthur Léopold-Léger (Luna).
En série, la lutte était âpre entre les Pogo 3 où tous les favoris se trouvaient bord à bord. Légèrement décalée su la droite du plan d’eau, c’est finalement Clarisse Crémer(TBS) qui virait en tête à la porte qui marquait la fin du parcours côtier. Elle était suivie de Germain Kerlévéo (Astrolabe Expéditions) et de Frédéric Moreau (Petit Auguste et Cie) qui plaçait son Pogo 2 devant la meute des Pogo 3. Avant d’en terminer avec le parcours côtier, Erwan Le Méné, qui avait trop poussé son bord de près devait revenir au bon plein sur la marque et se faisait griller la politesse par Ian Lipinski.
Retour au port prématuré
Trois concurrents vont malheureusement devoir faire escale à La Rochelle pour réparer. Premier à annoncer son retour au port, Fred Guérin (Les-amis.fun) victime d’un trou dans la coque à la suite d’une collision avec Elodie Pédron (Manu Poki & les Biotecks) qui devait aussi rebrousser chemin.
Enfin Gwendal Pibot (Rossinante) annonçait aussi qu’il revenait au port des Minimes suite à la rupture de son étai. C’est bien évidemment dommageable, mais comme le notifiait à la VHF, Tanguy de Lamotte le skipper d’Initiatives Cœur venu assister au départ, « Faire escale n’est jamais drôle, mais un stop à La Rochelle est encore la moins pire des configurations… »
Il reste encore plus de trois semaines de course avant la Martinique, de quoi rattraper une partie du temps perdu.
Pour plus d’infos : http://Mini Transat