Publié le 18 décembre 2012, dans A la Une, Actualités, Histoire et Littérature, Marine fluviale
Une barge gallo-romaine bientôt exposée à Arles
La présentation au public de ce chaland deux fois millénaire de 31,5 m de long sur 3 m de large,prévue en juin, sera un des temps forts de la programmation de Marseille capitale de la culture européenne.
Déjà, il y avait cette tête magnifique de Jules César. Bientôt il y aura aussi une barge gallo-
romaine de 30 m dans un état de conservation exceptionnel.
Le musée Arles antique va s’enrichir prochainement d’un témoignage particulièrement marquant de sa splendeur et de son importance au temps des Romains.
Trouvée juste en face du musée sous 4 à 8 m de limon qui l’ont préservé des dégradations séculaires, mais aussi sous des dizaines de milliers d’amphores, car, à cet endroit, le Rhône était un dépotoir portuaire, ce chaland, témoignage de l’activité commerçante de la région, est en cours de restauration au centre atomique de Grenoble.
Cette embarcation ne pouvait pas être remontée à la surface en l’état du fait de son poids estimé à 60 tonnes, mais surtout parce que le bois est gorgé d’eau et que la cellulose se désagrégerait rapidement à l’air.
Les archéologues ont donc décidé de la couper en morceaux de 3 ou 4 m, soit une dizaine de tronçons afin de les envoyer en laboratoire où ils sont traités par rayon gamma pour polymériser le bois ou le lyophiliser dans de grandes cuves de congélation à -40°.
Une fois la totalité des pièces gorgée de polyéthylène glycol afin de remplacer les molécules de bois, la barge sera ré assemblée et ramenée à Arles où un bâtiment d’exposition, spécialement construit pour l’accueillir est actuellement en voie de finition.
Ce programme de restauration, piloté par le Département de Recherches Archéologiques
Subaquatiques et Sous-Marines ( DRASSM) bénéficie d’un budget total ( extension du musée
comprise) de 9 millions €.
Cette découverte présente non seulement un intérêt mondial, mais elle a en outre permis de récupérer des milliers d’objets antiques car avant de sortir le bateau du fleuve, les équipes ont du remonter près de 10 000 pièces, objets domestiques, outils, statuettes et autresvestiges gallo-romains.
« Pour récupérer la barge nous avons du creuser sur 35 m de longueur sur 8 m d’épaisseur et nous avons 150 tonnes de fragments à trier. Un travail de plusieurs générations d’archéologues » explique en riant Claude Sintès, le conservateur en chef du musée.
Certes, ce n’est pas la première embarcation de ce type qui est retrouvée. D’autres l’ont été du côté
de Lyon et d’ailleurs, mais les archéologues estiment que c’est celle qui est dans le meilleur état de
conservation puisqu’elle dispose encore de son mât de halage et de sa cuisine.
L’inauguration de ce nouveau bâtiment qui va accueillir le chaland et abritera aussi de nombreuses pièces de collections témoignage de l’activité fluviale d’Arles est prévue en juin dans le cadre des festivités Marseille capitale européenne de la culture.
Patricia-M. Colmant pour seableue
Le site du musée http://www.arles-antique.